Hélène Martin

Bonjour,
Pouvez-vous vous présenter pour vos lecteurs mais aussi pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
Je m’appelle Hélène, j’ai été professeur d’histoire-géographie pendant une dizaine d’années. J’ai ensuite vécu à l’étranger, en Europe et en Asie Nous sommes rentrés en France en l’an 2000 et installés dans la campagne. Je dessine depuis que je suis enfant mais je n’ai eu le temps de m’y consacrer vraiment que depuis que je vis ici.

Vous êtes illustratrice et auteure de « A la recherche du cade endormi » comment vous est venue l’idée de cette histoire ?
L’idée m’est venue à la suite d’une conversation avec un vieil ami paysan. Il me racontait sa vie de berger et comment il soignait ses brebis. Par exemple, il donnait une infusion de « cade endormi » à celles qui avaient de la fièvre après une mise bas. Je connaissais le « cade », nom local donné au genévrier, mais « endormi » …? comment un arbuste peut-il être endormi ? Lucien n’a pas su me répondre mais il m’a indiqué où en trouver : « sur la face ensoleillée de la montagne, dans les cailloux gris, un arbuste avec des baies rouges ». Les renseignements étaient maigres et pourtant c’est ainsi que j’ai découvert le genévrier de Phénicie. Cet arbuste mystérieux capable de s’endormir m’a fait rêver et c’est comme ça que l’histoire a commencé.

Avez-vous d’autres passions que l’écriture et le dessin ?
Une autre passion ne m’a jamais quittée, celle des animaux, quels qu’ils soient. Nous en avons un certain nombre : chiens, chats, chevaux, ânes, poules et abeilles, sans compter tous ceux qui vivent autour de nous et qu’on aperçoit de temps et temps : chevreuils, renards, blaireaux, sangliers, écureuils, oiseaux de toute sorte. De façon plus générale, tout ce qui a trait à la nature m’intéresse beaucoup.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l’écriture et le dessin ?
Le besoin précède l’envie, c’est plus fort que moi, l’écriture et le dessin sont des moyens pour parvenir à exprimer l’imaginaire. Mais l’envie vient aussi de la lecture, une autre passion : c’est parce que j’éprouve un immense plaisir à lire de bonnes histoires que j’ai pensé à en écrire moi-même.

Comment vous est venue l’idée de cette famille Blaireau ? Et des prénoms des personnages ? Est-ce qu’ils sont inventés ou est-ce que ce sont des prénoms de personnes de votre entourage ?
J’ai beaucoup d’affection et de respect pour le blaireau. Il ressemble à un petit ours, il est malin, très attaché à sa routine, méfiant, gourmand, creuse des terriers immenses où il accueille certains de ses voisins comme les lapins ou les renards. Il a été longtemps et injustement persécuté : on a cherché à l’exterminer en le chassant par toutes sortes de moyens, en particulier en gazant les terriers. Il mérite d’être mieux connu et c’est dans cet esprit que j’ai voulu qu’il devienne le héros de cette histoire
Les prénoms ne se rapportent à aucun membre de mon entourage. Je les ai choisis parce qu’ils commencent tous par un « B » comme … Blaireau !
J’ai souhaité que les compagnons végétaux des trois petits blaireaux deviennent eux aussi des personnages : les arbres qui dorment, les lichens de la Forêt Blanche par exemple.

Quelles sont vos conditions d’écriture et de dessin en général ?
Le dessin m’oblige à être à la maison, je passe de longs moments à dessiner ou à utiliser mes crayons de couleur, une technique que je préfère à l’aquarelle, plus délicate. Mes petites histoires, je les emmène partout dans ma tête, je les rédige ensuite sur l’ordinateur. Quant au temps que j’y passe, j’ai l’impression de n’en avoir jamais assez ! Comme autrefois dans les campagnes, l’hiver est la saison qui me laisse le plus de disponibilités.

Où puisez-vous votre inspiration ?
La nature qui nous entoure, nos animaux sont mes principales sources d’inspiration.

Si cela était possible, auriez-vous vous aussi aimé vivre les mêmes aventures que vos personnages et pourquoi ?
Comme je l’ai dit plus haut, j’ai d’abord vécu ces aventures, moins rocambolesques sans doute, avant de les transformer en récit illustré.

Quelle partie de l’histoire « A la recherche du cade endormi » vous plaît le plus et pourquoi ?
L’entrée dans la Forêt Blanche : on bascule d’un univers normal dans un autre, celui vu par un enfant apeuré, qui transforme les choses les plus banales en objets d’inquiétude, ils deviennent alors des monstres, des fantômes, de nouveaux personnages d’un monde fantastique.

Que diriez-vous à un enfant pour l’inciter à lire votre histoire ?
Je lui dirais sans doute qu’en lisant ce livre, il pourrait se mettre dans la peau d’un blaireau de son âge, vivre les mêmes aventures que lui et découvrir à quel point la nature qui l’entoure et qu’on croit connaître recèle des merveilles, à portée de main et d’imagination.

Son livre:

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